Librairie Pierre Saunier

Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904 Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904 Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904 Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904 Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904 Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904

Huÿsmans (Joris-Karl).
Exposition des Primitifs Français au Palais du Louvre et à la Bibliothèque Nationale du 12 avril au 14 juillet 1904. Préface de Georges Lafenestre.

Paris, Musée du Louvre & Bibliothèque Nationale (Imprimé par la Gazette des Beaux-Arts), 1904 ; in-8, maroquin janséniste chocolat, encadrements intérieurs, tête dorée, non rogné, couverture conservée. XXXII, 130 & 78 pp. VI pp. d’index, 32 planches h.-t. de reproductions photographiques & feuillets publicitaires.

2 500 €

Important catalogue de l’exposition qui révéla pour la première fois les Primitifs français du XIVe au XVIIe siècle – faramineuse exposition (près de 600 numéros décrits) organisée par Henri Bouchot, conservateur de la Bibliothèque Nationale, qui en rédigea les notices avec la collaboration des conservateurs Léopold Delisle et Jules Guiffrey (des Gobelins). 

Précieux exemplaire de Huysmans abondamment souligné et annoté de sa main – encre et crayons de couleurs, bleu, vert, rouge – sur plus d’une soixantaine de pages réparties entre les œuvres peintes et les manuscrits enluminés – les sections concernant les émaux, les tapisseries et les sculptures sont exemptées.

On sait que Huysmans fut un critique d’art admiratif des modernes, symbolistes, impressionnistes et autres rébarbatifs, avant de s'enticher des primitifs à la suite de sa conversion religieuse – En Route à Rebours si l’on ose … Avec ce catalogue, on ne peut plus douter qu’il fut un visiteur avisé – un œil qui sait voir comme personne n’a vu (Gourmont) – tant il semble maîtriser le sujet. N’est-il pas d’ailleurs en train de travailler sur un de ses derniers livres, Trois Primitifs (Les Grünewald du Musée de Colmar. Le Maître de Flémalle et la Florentine du Musée de Francfort-sur-le-Main) que Messein publia un an après l’exposition ? Au regard des nombreux passages soulignés qui intéressent Huysmans, on pourrait peut-être joindre ce catalogue aux carnets préparatoires que l’écrivain remplissait pour son livre.

En tout cas, il est très agréable voire très amusant de faire la visite du musée en sa compagnie : Huysmans s’autorise souvent, avec sa palette bien fournie d’interjections, à brocarder les commentaires des experts … Des oui, des non, des Quelle blague ! Non par exemple ! Tiens ! Pur flamand. C’est frustrant. Mais pas du tout ! C’est rien du tout. Aucune preuve. Une croûte ! Je te crois ! A d’autres ! Laquelle et hollandaise (pour dijonnaise). Complètement repeint ! Très beau. Immonde peinture cadavérique. Pour moi c’est un faux, du moderne. Superbe, mais c’est ou un Holbein ou un Antonello de Messine. Tout jusqu’à Van Eyck, dérivé de Fouquet !! C’est de la monomanie, ça n’a aucun rapport. Médiocre flamand déteint et à couleurs aigres – on voit les rouges et les verts. Une croûte au-dessous de tout – un barbouillage d’un peintre de campagne. Un flamand italianisé. Infamie des rouges et des épinards … etc.

Ajoutons que Huysmans semble moins dissipé face aux Manuscrits à Peintures, mais devant une telle collection …

Bel exemplaire, parfaitement établi par le grand Marius Michel pour le Docteur Millot qui a fait dorer son nom à l’intérieur d’un des plats.